samedi 28 février 2015

Exposé : Sade et son influence sur "Les Mains libres" partie de Camille Rondeu (TL2)

SADE ET SON INFLUENCE




INTRODUCTION :

Le Surréalisme est un mouvement artistique révolutionnaire du XXème siècle. Celui-ci a pour but de libérer la société de l'emprise de la morale chrétienne, dans laquelle elle est enfermée. C'est ainsi qu'Eluard et Man Ray publient, en 1937, le recueil de poèmes et de dessins Les Mains Libres. Ce dernier se détache de la tradition puisque c'est le texte qui illustre les images, et non l'inverse. Cette œuvre se veut être l'expression de l'inconscient, des fantasmes et des désirs. C'est en ce sens que les surréalistes admiraient le Marquis de Sade. Ainsi, dans quelle mesure le recueil Les Mains Libres est-il une œuvre inspirée de celle de Sade ?


I – QUI ETAIT LE MARQUIS DE SADE ? POURQUOI EST-IL L'INICIATEUR DU « SADISME » ?

a) Le personnage

Nom : Donatien Alphonse François
Titre : Marquis de Sade
Date de naissance : 1740
Date de décès : 1814
Profession(s) : Écrivain, philosophe
Religion : Athée, comme il le montre dans son œuvre Dialogue entre un prêtre et un moribond (1782), et dans toutes celles qui suivront.

« Dieu est absolument pour l'homme ce que sont les couleurs pour un aveugle de naissance, il lui est impossible de se les figurer. »
(Marquis de Sade / 1740-1814 / Pensées)

« Un de mes plus grands plaisirs est de jurer Dieu quand je bande; il me semble que mon esprit, alors mille fois plus exalté, abhorre et méprise bien mieux cette dégoûtante chimère. »
(Marquis de Sade / 1740-1814 / La Philosophie dans le boudoir / 1795)

Autre : Libertin

« Oui, je suis libertin, j'ai conçu tout ce qu'on peut concevoir dans ce genre-là, mais je n'ai sûrement pas fait tout ce que j'ai conçu et ne le ferai sûrement jamais. Je suis un libertin, mais je ne suis pas un criminel ni un meurtrier. »
(Marquis de Sade / 1740-1814)

Né dans une famille aristocratique.
A 14 ans, il entre dans une école militaire dont il ressort capitaine, et retourne à Paris en 1763.
Il fréquente des actrices et des courtisanes, ce qui montre son goût pour la luxure.
Cette même année, en 1763, et peu de temps après son mariage, il est emprisonné pour « débauche outrée ».
En 1768, il est de nouveau emprisonné pour « flagellation ».
En 1772 il est accusé d'avoir empoisonné une prostituée à qui il a donné des dragées soit disant aphrodisiaques. Il est condamné à mort par contumace, c'est-à-dire à l'issue d'un procès sans lui, puisqu'il était en fuite à ce moment-là.
Il est arrêté, mais s'évade et est finalement retrouvé. Il est donc arrêté sous lettre de cachet du roi Louis XV.
En 1777, il se trouve incarcéré dans le donjon de Vincennes, où il rédige le Dialogue entre un prêtre et un moribond.
Durant cette période, Sade écris pour échapper à l'ennui.
Il est libéré en 1790 par la Révolution française, puisque le roi étant destitué, ses lettres de cachet n'ont plus aucune valeur. C'est à ce moment qu'il écrit les pétitions les plus antireligieuses, puisqu'il prône, au côté des sans-culottes, un État communiste bannissant tous les prêtres.
Ses deux fils émigrent et sa femme obtient la séparation à cause des violences conjugales que lui fait subir le marquis.
Il se retrouve ruiné et essaie de gagner sa vie en faisant jouer ses pièces de théâtre.
En 1793, il est de nouveau condamné à mort mais échappe à la guillotine à cause d'une erreur administrative.
En 1801, il est encore une fois arrêté car ses écrits sont considérés « outrageux » et dotés d'une extrême « violence pornographique ». Il est donc interné à l'asile de Charenton. Il y reste jusqu'à sa mort, même s'il était tout à fait lucide. Il aura donc fait près de vingt ans de prison.

Le marquis de Sade maîtrisait parfaitement la langue française et alternait scènes pornographiques et dissertations philosophiques dans ses œuvres.
C'est d'ailleurs la raison pour laquelle elles ont longtemps étaient censurées et « diabolisées » par l’Église. Elles ne seront réhabilitées qu'au XXème siècle.
A cette période, on ne se concentre plus sur le « sadisme » et la pornographie, mais plutôt sur la critique de l'hypocrisie de la société que réalise Sade à travers ses ouvrages.
Il défend les vices au nom de la nature.
Son imagination est perçue comme l'envie de libérer l'Homme de ses contraintes.
C'est un des grands écrivains et philosophes français allant jusqu'au bout de sa pensée, sans se préoccuper des conséquences qu'elle engendre.

Extrait de l'article « Sade, ou le plus athée des athées. », paru dans L'Humanité le 24 août 2009, et écrit par la romancière Lydie Salvayre.


b) Son œuvre


Pour découvrir quelques œuvres de Sade, en version intégrale :

  • La nouvelle Justine
  • Histoire de Juliette
  • Les 120 journées de Sodome

  • Augustine de Villeblanche
  • L'instituteur philosophe

D'autres textes de Sade, références de sites sur sa biographie, réflexions sur son œuvre...


La majorité de l’œuvre de Sade a été réalisée durant ses années de prison à Miolans (1772-1790), La Bastille (1793-1794) et Charenton (1801-1814). Elle exprime les contraintes qu'il a subies tout au long de sa vie, et est un moyen de résister contre celles-ci. Dans le fond, l’œuvre de Sade n'est pas organisée autour de la sexualité, mais comme bouleversement de la société de l'époque et de son ordre social. En somme, le libertinage de Sade est un moyen de rompre avec les normes et les valeurs collectives imposées par le système de l'Ancien Régime, de la Terreur et de la période Napoléonienne.

Il casse les les idéaux religieux, idéologiques, moraux et sociaux.
A travers ses œuvres, Sade montre ce qu'il ne faut pas dire.
Il remet en cause les limites de la société, de ses mœurs et du corps.
Les thèmes principaux sont la violence, la sexualité, la religion...


Le supplice d'Augustine dans Les 120 journées de Sodome :

La découverte de l’œuvre sadienne se fait au Xxe siècle, par le biais des surréalistes, portant leur attention sur l'imagination.

L’introduction d’Encre de sang revenait déjà sur cette entreprise de réhabilitation qui vise à faire oublier les « crimes » de Sade (p. 9) :
« Que les surréalistes aient cherché à tout prix à relativiser les crimes commis par Sade, que les penseurs de la Modernité se soient désintéressés de sa biographie, ce sont des faits indéniables. Il est certain aussi que le marquis de Sade viola, blessa, peut être même tua […]. Mais qu’est ce que la criminalité probable sinon avérée de Sade change quant à la possibilité et à la manière de lire ses œuvres ? »



Une vidéo sur Annie Le Brun, iniciatrice de l'exposition « Sade. Attaquer le Soleil. »


Commentaires expo sur Sade

Publicité pour l'exposition


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire