SADE
ET SON INFLUENCE
INTRODUCTION :
Le Surréalisme est un mouvement
artistique révolutionnaire du XXème siècle. Celui-ci a pour but de
libérer la société de l'emprise de la morale chrétienne, dans
laquelle elle est enfermée. C'est ainsi qu'Eluard et Man Ray
publient, en 1937, le recueil de poèmes et de dessins Les
Mains Libres. Ce dernier se détache de la tradition puisque
c'est le texte qui illustre les images, et non l'inverse. Cette œuvre
se veut être l'expression de l'inconscient, des fantasmes et des
désirs. C'est en ce sens que les surréalistes admiraient le Marquis
de Sade. Ainsi, dans quelle mesure le recueil Les Mains Libres
est-il une œuvre inspirée de celle de Sade ?
I
– QUI ETAIT LE MARQUIS DE SADE ? POURQUOI EST-IL L'INICIATEUR
DU « SADISME » ?
a)
Le personnage
Nom :
Donatien Alphonse François
Titre :
Marquis de Sade
Date
de naissance : 1740
Date
de décès : 1814
Profession(s) :
Écrivain, philosophe
Religion :
Athée, comme il le montre dans son œuvre Dialogue
entre un prêtre et un moribond
(1782), et dans toutes celles qui suivront.
« Dieu
est absolument pour l'homme ce que sont les couleurs pour un aveugle
de naissance, il lui est impossible de se les figurer. »
(Marquis de Sade / 1740-1814 / Pensées)
(Marquis de Sade / 1740-1814 / Pensées)
« Un
de mes plus grands plaisirs est de jurer Dieu quand je bande; il me
semble que mon esprit, alors mille fois plus exalté, abhorre et
méprise bien mieux cette dégoûtante chimère. »
(Marquis de Sade / 1740-1814 / La Philosophie dans le boudoir / 1795)
(Marquis de Sade / 1740-1814 / La Philosophie dans le boudoir / 1795)
Autre :
Libertin
« Oui,
je suis libertin, j'ai conçu tout ce qu'on peut concevoir dans ce
genre-là, mais je n'ai sûrement pas fait tout ce que j'ai conçu et
ne le ferai sûrement jamais. Je suis un libertin, mais je ne suis
pas un criminel ni un meurtrier. »
(Marquis de Sade / 1740-1814)
(Marquis de Sade / 1740-1814)
Né
dans une famille aristocratique.
A
14 ans, il entre dans une école militaire dont il ressort capitaine,
et retourne à Paris en 1763.
Il
fréquente des actrices et des courtisanes, ce qui montre son goût
pour la luxure.
Cette
même année, en 1763, et peu de temps après son mariage, il est
emprisonné pour « débauche outrée ».
En
1768, il est de nouveau emprisonné pour « flagellation ».
En
1772 il est accusé d'avoir empoisonné une prostituée à qui il a
donné des dragées soit disant aphrodisiaques. Il est condamné à
mort par contumace, c'est-à-dire à l'issue d'un procès sans lui,
puisqu'il était en fuite à ce moment-là.
Il
est arrêté, mais s'évade et est finalement retrouvé. Il est donc
arrêté sous lettre de cachet du roi Louis XV.
En
1777, il se trouve incarcéré
dans le donjon de Vincennes, où il rédige le Dialogue
entre un prêtre et un moribond.
Durant
cette période, Sade écris pour échapper à l'ennui.
Il
est libéré en 1790 par la Révolution française, puisque le roi
étant destitué, ses lettres de cachet n'ont plus aucune valeur.
C'est à ce moment qu'il écrit les pétitions les plus
antireligieuses, puisqu'il prône, au côté des sans-culottes, un
État communiste bannissant tous les prêtres.
Ses
deux fils émigrent et sa femme obtient la séparation à cause des
violences conjugales que lui fait subir le marquis.
Il
se retrouve ruiné et essaie de gagner sa vie en faisant jouer ses
pièces de théâtre.
En
1793, il est de nouveau condamné à mort mais échappe à la
guillotine à cause d'une erreur administrative.
En
1801, il est encore une fois arrêté car ses écrits sont considérés
« outrageux » et dotés d'une extrême « violence
pornographique ». Il est donc interné à l'asile de Charenton.
Il y reste jusqu'à sa mort, même s'il était tout à fait lucide.
Il aura donc fait près de vingt ans de prison.
Le
marquis de Sade maîtrisait parfaitement la langue française et
alternait scènes pornographiques et dissertations philosophiques
dans ses œuvres.
C'est
d'ailleurs la raison pour laquelle elles ont longtemps étaient
censurées et « diabolisées » par l’Église. Elles ne
seront réhabilitées qu'au XXème siècle.
A cette période, on ne se concentre plus sur le « sadisme » et la pornographie, mais plutôt sur la critique de l'hypocrisie de la société que réalise Sade à travers ses ouvrages.
A cette période, on ne se concentre plus sur le « sadisme » et la pornographie, mais plutôt sur la critique de l'hypocrisie de la société que réalise Sade à travers ses ouvrages.
Il
défend les vices au nom de la nature.
Son
imagination est perçue comme l'envie de libérer l'Homme de ses
contraintes.
C'est
un des grands écrivains et philosophes français allant jusqu'au
bout de sa pensée, sans se préoccuper des conséquences qu'elle
engendre.
Extrait
de l'article « Sade, ou le plus athée des athées. »,
paru dans L'Humanité
le 24 août 2009, et écrit par la romancière Lydie Salvayre.
b)
Son œuvre
Pour
découvrir quelques œuvres de Sade, en version intégrale :
- La nouvelle Justine
- Histoire de Juliette
- Les 120 journées de Sodome
- Augustine de Villeblanche
- L'instituteur philosophe
D'autres textes de Sade, références
de sites sur sa biographie, réflexions sur son œuvre...
La
majorité de l’œuvre de Sade a été réalisée durant ses années
de prison à Miolans (1772-1790), La Bastille (1793-1794) et
Charenton (1801-1814). Elle exprime les contraintes qu'il a subies
tout au long de sa vie, et est un moyen de résister contre
celles-ci. Dans le fond, l’œuvre de Sade n'est pas organisée
autour de la sexualité, mais comme bouleversement de la société de
l'époque et de son ordre social. En somme, le libertinage de Sade
est un moyen de rompre avec les normes et les valeurs collectives
imposées par le système de l'Ancien Régime, de la Terreur et de
la période Napoléonienne.
Il
casse les les idéaux religieux, idéologiques, moraux et sociaux.
A
travers ses œuvres, Sade montre ce qu'il ne faut pas dire.
Il
remet en cause les limites de la société, de ses mœurs et du
corps.
Les
thèmes principaux sont la violence, la sexualité, la religion...
Le supplice d'Augustine dans Les
120 journées de Sodome :
La
découverte de l’œuvre sadienne se fait au Xxe siècle, par le
biais des surréalistes, portant leur attention sur l'imagination.
L’introduction
d’Encre
de sang revenait
déjà sur cette entreprise de réhabilitation qui vise à faire
oublier les « crimes » de Sade (p. 9) :
« Que
les surréalistes aient cherché à tout prix à relativiser les
crimes commis par Sade, que les penseurs de la Modernité se soient
désintéressés de sa biographie, ce sont des faits indéniables. Il
est certain aussi que le marquis de Sade viola, blessa, peut être
même tua […]. Mais qu’est ce que la criminalité probable
sinon avérée de Sade change quant à la possibilité et à la
manière de lire ses œuvres ? »
Une
vidéo sur Annie Le Brun, iniciatrice de l'exposition « Sade.
Attaquer le Soleil. »
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expo sur Sade
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pour l'exposition
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