vendredi 4 septembre 2015
jeudi 3 septembre 2015
lundi 15 juin 2015
Madame Bovary, c'est qui ? par Yvan Leclerc (France Culture, à écouter)
Madame Bovary, c'est qui ? par Yvan Leclerc (France Culture, à écouter)
http://www.franceculture.fr/emission-repliques-madame-bovary-c’est-qui-2014-01-25
http://www.franceculture.fr/emission-repliques-madame-bovary-c’est-qui-2014-01-25
Le romancier et ses personnages
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Les personnages principaux : Quels ont été leurs noms successifs ?
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Âge, physique et caractère
Les affinités d'Emma avec Charles, Léon, Rodolphe : comment Flaubert évite-t-il les similitudes ? | ||
Famille et amis
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La création du personnage : scénarios et premiers brouillons La mise en lumière d'Emma Notez les couleurs et les lumières qui entourent Emma. Qui la regarde ?
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Les personnages de Madame Bovary : du brouillon au roman
Variations flaubertiennes sur le choix de nom pour ses personnages :
samedi 28 février 2015
Des exemples de compositions par des élèves : 1. Jeanne Supiot (TL1)
Question 1 : Illustration "Au Bal Tabarin"
Publié en 1937, le recueil Les Mains Libres est le fruit de la
collaboration entre Man Ray et Paul Eluard, respectivement
photographe/dessinateur et poète. Ces deux artistes décident de créer, suivant
de credo surréaliste qui consiste à bousculer la tradition et l'ordre établi,
une oeuvre originale où ce sont les poèmes qui viennent illustrer les dessins.
Le groupe surréaliste (mené par André Breton) entend réveiller notre regard,
nous amener à considérer la poésie, le merveilleux qui surgit de n'importe où,
même de la banalité du quotidien. Dans ce nouveau dialogue qui s'installe entre
les arts se trouve aussi -et surtout- le dialogue entre deux visions du monde:
Eluard, poète solaire, apollinien, rencontre l'artiste sombre, dionysiaque
qu'est Man Ray. Ce dernier, selon ses propres mots, laisse ses mains rêver sur
le papier, tandis qu'Eluard rêvera avec ses mots sur le dessin. Les poèmes
d'Eluard ne relèvent-ils alors que de l'illustration? En quoi avec " Au Bal Tabarin" voyons-nous
qu'Eluard dépasse le caractère illustrait pour lui même exprimer ses rêves, sa
vision? Comment s'expriment dans le même temps les thèmes du surréalisme?
De nombreuses correspondances s'établissent, enter le dessin et le
poème. Tout d'abord, la femme -pièce centrale du recueil- est omniprésente dans
le dessin; elle est essentiellement présente par son corps, puisque l'on voit
même un visage barré d'un croix (seul occurrence d'un élément barré dans Les
Mains Libres). C'est donc son corps qui est important, il est en mouvement
-avec les trois femmes du bas- ou bien statique et incomplet. Une et plusieurs
à la fois, la femme, à la fois idéalisée et ambigüe, se retrouve dans le poème
par le pronom "toi", qui peut désigner une femme en particulier pour
Eluard, ou bien la femme en général, avec tous les mystères qui l'accompagnent.
Les corps dans le dessins sont parfaitement proportionnés, mais démesurés entre
eux: ce sont les "mesures nouvelles et fausses", les "distances"
troublantes qui mélangent les plans. On ne sait quelle femme est à échelle
humaine, la scène "invraisemblable" donne une impression de désordre.
Man Ray utilise dans ses dessins des images tirées de ses rêves: le sujet est
indéfini, des éléments se superposent, et l'on a une impression de flou avec
les lignes brisées et les contours imprécis, comme dans le dessin de
"L'Evidence", par exemple. Mais de cette scène imprécise se dégage
aussi une atmosphère de bruit, de spectacle, qui nous renvoie au titre donné
par Eluard. Le Bal Tabarin état un cabaret que fréquentaient les surréalistes.
Le "rideau noir" d'Eluard est alors un référence à la scène, le
"rythme" et les "mesures" une référence à la musique
-prenant un sens autre que celui évoqué plus haut, ces termes illustrent alors
le goût surréaliste des jeux de mots. Le "rythme sans fin" marque
aussi en un sens une obsession, puisqu'il se répète à l'infini; associé à la
femme et aux vers parfois très lyriques d'Eluard, on peut penser aux battements du coeur, qui peut
alors renvoyer aussi au sentiment intense d'avoir le coeur qui bat suivant la
musique du cabaret. Le spectacle est figuré par toutes les femmes: elles
dansent, et on a en haut une sorte de machine faite d'un buste gigantesque,
rappelant les mannequins de mode chers à Man Ray. La sphère que tient la femme
au visage barré contraste elle avec les robes drapées: elle est un élément
moderne, par sa forme et par oppositions aux robes des danseuses, qui
rappellent celles des statues antiques. Cette sphère renvoie aussi au "rideau
noir" du poème. On ne peut par ailleurs pas dire d'où vient la lumière,
dans le dessin: les femmes sont baignées de lumière, pour la plupart. Le
dessins noir et blanc de Man Ray se trouve coloré par les vers d'Eluard, qui
parle d'"anémones, mandarines, lys, pêches, boutons d'or". Toutefois
Eluard interroge ces couleurs et, tout comme les femmes de Man Ray se perdent
dans le blanc de l'arrière plan par leurs contours ouvert, la femme à laquelle
Eluard s'adresse pourrait n'être qu'un "reflet". Cette femme
irréelle, "vêtue de pluie", renvoie au motif de l'eau, que l'on
retrouve aux pieds des femmes qui dansent dans le dessin. Bien que la
"terre" et la "nuit" (qui renvoit à la fête, au cabaret)
soient aussi présentent dans la dernière strophe, l'eau reste synonyme de
lumière, d'"éclat", comme dans "Le Temps Qu'il Faisait Le 14
Mars", où "l'eau devient lumière". "La mer", ligne 5,
était déjà associée à la "lumière" du vers suivant, par une
construction en chiasme. Eluard investit ici une des techniques photographiques
de Man Ray, la rayographie, par laquelle les objets absorbent en quelque sorte
la lumière. Or le poème joue aussi sur les oppositions, les contradictions: la
source normalement ne jaillit pas de la mer, et le noir masque la lumière.
"Toi", la femme, transcende les oppositions, elle est omniprésente et
ultime. Tout comme avec l'opposition apollinien/dyonisiaque, on retrouve une
opposition "nuit"/"éclat",
"noir"/"lumière". Ce sont des motifs récurrents, dont on
retrouve souvent les champs lexicaux associés dans les poèmes d'Eluard, comme
par exemple dans "Fil et Aiguille" où les "étoiles mortes
endeuillent la vue".
Le poème de Paul Eluard ne relève donc pas simplement de l'illustration:
il est un dialogue avec les dessins de Man Ray, dans le sens où les éléments
des deux se répondent, "rêvent", s'entrecroisent. Plus encore, ce
dialogue est ouvert à un troisième interlocuteur, le lecteur, qui va rajouter
une dimension supplémentaire à l'oeuvre.
Question 2. Sujet sur la couture :
On peut pointer chez les deux auteurs de fortes oppositions, aussi bien
dans leurs arts que dans leurs personnalités. Il est un élément cependant qui
les rassemble, bien qu'il puisse de premier abord sembler anecdotique: leurs
deux mères étaient couturières de métier. Tout au long du recueil, on retrouve
des références, des allusions à la coutures, dans des dimensions diverses. Plus
qu'un simple motif, quels aspects revêt la couture dans le recueil Les Mains
Libres?
Après le poème liminaire, le recueil s'ouvre sur "Fil et Aiguille".
Le dessin représente un fil passé dans une aiguille gigantesque, elle-même
plantée dans un champ devant un paysage de montagnes. Sur le sol est inscrit la
signature de Man Ray, et "2 ans". Cela nous amène à penser que ce
dessin est une référence à la mère de l'artiste, puisqu'il existe une photo de
Man Ray enfant avec sa mère, dont la silhouette est identique à celle formée
par le fil du dessin. Ce fil, d'un autre point de vue, peut représenter une
fenêtre non conventionnelle vers une autre réalité propice à la création (les
deux tiers de l'espace du dessin étant laissés blancs). La présence de la mère
couturière est alors en quelque sorte fantomatique, "sans corps". Le
fil annonce aussi le fil conducteur du recueil, l'importance du thème de la
couture. La couture, les liens, le tissu (qui a la même racine étymologique que
texte), sont aussi un symbole de leur collaboration, de leur amitié, desquelles
va naître une nouvelle approche de l'art. Le blanc, qui occupe presque tout
l'espace des deux pages (et de façons inversée/croisée) exprime le saut dans le
vide des deux artistes, qui se lancent dans le "papier nuit blanche",
la création, sans savoir où ils vont, sans point de repère -le fil du dessin
n'a d'ailleurs pas de noeud pour le retenir. A cet aspect du thème de la
couture répond le titre du poème "La Toile Blanche": les deux
artistes délaisseraient le papier pour un support tissé, référence au dialogue
entre les techniques et les médiums, entre les arts. A l'inverse des
"passions sans corps" de "Fil et Aiguille", on a affaire
dans le dessin à un manteau vide, qui se file pour former la date. Le fil est
présent dans de nombreux dessins, comme dans "Le Sablier
Compte-Fils", objet aussi mystique que le métronome de Man Ray, qui
enserre la taille de la femme, la ceinture, quand au contraire dans le dessin
de "L'Evidence" on a des fils/flammes en désordre et une ceinture qui
ne serre rien. Cette association des
fils, du temps et de la couture renvoie également au poème "Le Temps Qu'il
Faisait Le 14 Mars", dans lequel "les aiguille de midi cousent la
traîne du matin". Il y a là encore un jeu sur les mots, les aiguilles
étant à la fois celles d'un horloges et celles d'une couturière. Le fil est
aussi évidemment présent dans le dessins "Les Mains Libres" (ce qui
nous amène encore plus à considérer la couture comme un élément central de
l'oeuvre, le poème donnant son titre au recueil): un fil, trait ininterrompu,
libre, automatique. Le fil est à d'autres moments bien plus droit, organisé,
comme dans le dessin de "Solitaire", et puisque le dessin de
"L'Attente" fait écho à celui-ci on peut même avancer que les toiles
d'araignées sont elles aussi à inclure dans le thème de la couture,
puisqu'elles sont elles aussi faites de fils, que l'araignée tisse sa toile. On
retrouve ces toiles d'araignées dans le poème "Le Château d'If", mais
nulle part ailleurs: dans le cas contraire, et en s'appuyant sur la vision de
certains qui voient dans le dessin de "Fil et Aiguille" un façon pour
l'artiste de tuer la mère métaphoriquement (ou au moins de s'en détacher), on
pourrait penser à un vision toxique de sa mère par Man Ray. Mais bien plus que
la mère, c'est surtout la femme, idéalisée, qui est associée à la couture dans
le recueil, et plus précisément au tissu, aux drapés. Il y a une récurrence de
femmes vêtues de robes plissées, comme dans "L'Aventure" ou "Au
Bal Tabarin", mais aussi de tissus indéfinis comme dans
"Burlesque" ou "Paranoïa". Les vêtements, ou l'absence de
vêtement, créent une érotique, un dévoilement total ou suggestif, voire une
absence (avec les gant vide de "La Toile Blanche" par exemple), et
peut-être tout cela à la fois. La femme "dévêtue" des
"Sens", qui contrairement à beaucoup est représentée forte et non
lascive/offerte, est l'exact opposé, le négatif même, des "passions sans
corps" de "Fil et Aiguille" et des vêtements vides de "La
Toile Blanche" La couture revêt aussi un aspect menaçant, avec le dessin
de "La Couture" justement, où l'on voit une paire de ciseaux immense
s'apprêtant à découper soit la femme soit son vêtement. Ce dessin se rapproche
de "Pouvoir", ainsi que de "La Peur", avec le thème de
l'homme démesuré et menaçant (ici personnifié par les ciseaux) et de la femme
dans une position de faiblesse. Mais la femme est aussi inspiratrice, muse, et
les drapés dont elle se vêt rappellent les représentations des muses de
l'Antiquité, par exemple dans le dessins d'"Au Bal Tabarin". Un autre
type de femme inspire les deux artistes: la "femme portative", le
"mannequin" de mode. Le groupe surréaliste a organisé, dans la même
période où le recueil est paru, une exposition dans laquelle chaque membre du
groupe devait décorer un mannequin. Ce thème est aussi, tout comme celui de la
mère, un renvoi à l'enfance des deux artistes, à l'atmosphère des ateliers de
couture. Dans "Le Mannequin" (le dessin reprenant une photo de mode
de Lee Miller, compagne de Man Ray, à la pose très artificielle ici), cette
femme irréelle est vue par Eluard comme le "premier amour de
l'écolier". Or on ne sait si ce premier amour, cette fascination
enfantine, s'exerce sur un mannequin de magasin, idéalisation de la femme, ou
sur la vision qu'a le poète de sa mère durant son "enfance", modèle
fascinant, "unique guirlande tendue", unique guide. La couture est à
nouveau associée au lien entre les arts et les individus, puisqu'elle est le
symbole d'une "suppression des distances". Si l'on retourne à
l'atmosphère de l'atelier de couture, on peut aussi évoquer le poème
"Objets", dans le dessins duquel on a un drapé imprécis, ainsi que ce
qui s'apparent à un rouleau de tissu. On peut aussi évoquer le poème
"C'est Elle", dont le titre pourrait renvoyer clairement à la figure
maternelle, renforcé par la présence du mannequin. Le mannequin est ici un
jeune homme, étonnement, alors que la couture et le tissus sont habituellement
associés aux femmes dans le recueil. Mais ce mannequin est affublé d'un
soutien-gorge, ce qui entraîne une confusion, une interrogation.
Les dessins et poèmes de Man Ray et Eluard pourraient être interprétés à
l'infini, dans toutes les directions. Quel que soit le motif, il prend son sens
et s'étoffe au fil des lectures, des interprétations nouvelles, et nous renvoie
toujours à de nouvelles pistes, de nouveaux thèmes, de nouvelles visions des
intentions des auteurs. Man Ray et Paul Eluard auront réussi leur pari de
réveiller notre regard.
Exposé : Les lieux dans l'oeuvre par Edmée Triaux, Delphine Barhi Murad et Anissa Bien (TL2)
Les Mains Libres , Man Ray & Paul Eluard
Les Lieux
INTRO :
Les
Mains libres,
recueil de Man Ray et Paul Eluard paraît en 1937. Il est constitué
de dessins illustrés de poèmes. Ce recueil est une parfaite
illustration de la démarche et
des recherches
des Surréalistes qui
refusent les catégories esthétiques et qui envisagent l’art comme
un instrument de libération et de révolution.
Dessins et poèmes font référence au rêve et à l’activité inconsciente. Quelques mots parfois suffisent au poète pour illustrer l’image.
Dessins et poèmes font référence au rêve et à l’activité inconsciente. Quelques mots parfois suffisent au poète pour illustrer l’image.
La
nature
La glace cassée (I) ; Les mains libres (I) ; Main et fruits (I) ; Le temps qu’il faisait le 14 mars (I) ; Plante-aux-oiseaux (I) ; La plage (I) ; Paranoïa (I) ; Des nuages dans les mains (I) ; Feu d’artifice (I) ; Où se fabriquent les crayons (I).
La glace cassée (I) ; Les mains libres (I) ; Main et fruits (I) ; Le temps qu’il faisait le 14 mars (I) ; Plante-aux-oiseaux (I) ; La plage (I) ; Paranoïa (I) ; Des nuages dans les mains (I) ; Feu d’artifice (I) ; Où se fabriquent les crayons (I).
c. Les
paysages
Paysages
seuls ou arrières plans sont présents dans 20 dessins. Les châteaux
forts, crénelés, les ponts, les plages, les ports sont les plus
fréquents. Quelques dessins de centre-ville complètent cet
inventaire. Les plantes sont aussi un motif présent, parfois en pot,
parfois démesurées, parfois plus réalistes. Les animaux sont
rares, on trouve quelques représentations d’oiseaux, quelques
poissons, un serpent géant.
I/ : A – Un
espace-temps déréalisé et onirique.
Beaucoup de dessins du recueil sont
consacrés à des lieux, des paysages et beaucoup de poèmes font
référence aussi à des lieux mais pas forcément visibles ou clairs
mais tous traduisent cette volonté paradoxale d’exprimer le monde
tel qu’il est tout en faisant appel à l’imaginaire => ce sont
des « lieux » au sens de Bonnefoy qqs années plus tard, autrement
dit un espace rêvé qui à partir de l’espace perçu exprime à la
fois l’insatisfaction, l’espoir, la crédulité, le départ, la
fièvre… => une sorte de représentation symbolique de l’infini
et de l’éternel inclus dans l’ici et le maintenant. - Des lieux
irréels et fantasmés : * Des « images-tableaux » (Maryvonne
Meuraud) : beaucoup de dessins de MR ont une ambition réaliste ms il
rajoute très souvent des éléments surprenants et insolites voire
fantastiques et ce sont ces éléments qui retiennent l’attention
d’E et conditionnent son illustration = une illustration qui
répugne donc la logique linéaire du discours et qui passe davantage
par des images essentiellement visuelles, des « images-tableaux »
=> poèmes qui deviennent alors une suite de notations brèves et
d’images fondées à la fois sur la richesse sonores des mots
(signifiants) et sur la diversité sémantique (signifiés) : ils
mettent en valeur ce que connotent les dessins de MR plus que ce
qu’ils dénotent. EX : « Le Château d’If » (94) : il traduit
déjà le caractère massif du bâtiment « grande maison » avec un
aspect d’ailleurs théâtral car « décorés » et « toiles »
renvoie à cette scène de théâtre mais le mot « araignée’
apporte la connotation de négligence, d’abandon voire de vide +
vide marqué par les allitérations en [k] ou assonance en [o] =>
signifiant et signifié se rejoignent ici et le mot se réfléchit
dans les sonorités qui le redoublent en un effet spéculaire
sous-entendu d’ailleurs ds le dessin avec ce personnage vaniteux et
narcissique. poème s’accorde au dessin d’un lieu à partir
des images mentales que celui-ci peut engendrer.
Le lieu comme image mentale :
des lieux assez surnaturels peuplés
souvent de fantômes, d’ombres, de silhouettes féminines, des
animaux étranges ds les dessins comme le serpent, des oiseaux =>
aspect premier est celui du rêve et de l’imagination et c’est
cet aspect onirique du lieu que privilégient E = c’est d’ailleurs
un lieu poétique en soi ds la mesure où c’est un appel vers un
au-delà inconnu, comparable au rêve. EX : « Le Tournant » (59) :
poème qui ne décrit rien du dessin, pourtant le verbe « espérer »
évoque la promesse d’un ailleurs où se dissimule un être
fabuleux dont la main gigantesque enserre une falaise anthropomorphe,
idem : la main est peut-être une projection de ses propres désirs
érotiques inavoués, l’image mentale de « ce qui est interdit »
=> par le lieu extérieur, le poète traduite une disposition
psychologique, un aspect de son intériorité et donc le poème
prolonge alors le dessin en lui donnant une profondeur.
Le lieu comme symbole :
image du « paradis livide » conférée
par E à propos du ciel donne dimension symbolique aussi bien ds les
dessins de MR que dans les poèmes d’E = image de l’Eden et de la
Chute qui est suggérée par le dessin de la page 42 qui met en scène
un couple nu sous une rose dont l’épine rappelle le caractère
menaçant. Idem pour le poème qui, sans fr appel au paradis perdu,
évoque un univers riche et fécond où tout prolifère + idée de
genèse très fréquente ds le recueil : souvent vue comme un moment
de fusion entre les quatre éléments comme dans « La Plage » (82)
et « Histoire de la science » (81) --> ensemble des lieux chez
Eluard et aussi chez MR évoque l’histoire de l’homme en général
et les grandes étapes de notre civilisation avec la Grèce ancienne
ds « L’Aventure », le M-Â avec les dessins de château, l’époque
moderne avec « La Liberté » et sans compter « La Marseillaise »
(98), titre donné par E comme une référence à l’hymne
révolutionnaire presqu’un engagement des artistes qui souligne
la nécessité d’agir et de se guérir de la plaie mortelle de la
solitude et des poèmes d’ouverture au monde et à l’autre…
Ex : le poème le
tournant
a. Description
C’est
un paysage réalisé au
crayon.
Au premier plan se déroule une route de montagne, dessinant un grand tournant orienté vers la droite, et soutenue par un haut mur maçonné, pourvu de grandes arches.
Sur la droite du dessin, l’artiste a représenté le pan de la montagne surplombant la route, avec, à son sommet, quelques arbres faméliques.
Presque à la jonction de la montagne et de la route, une énorme main enserre la roche. On ne distingue que les phalanges, la paume et le bras qui sont cachés derrière le virage.
Au second plan, figurée en contre-bas de la route, une maison, dotée d’une tour, est lovée dans ce qui semble être une forêt.
L’arrière-plan représente une baie au bord de la mer et un ciel nuageux.
Au premier plan se déroule une route de montagne, dessinant un grand tournant orienté vers la droite, et soutenue par un haut mur maçonné, pourvu de grandes arches.
Sur la droite du dessin, l’artiste a représenté le pan de la montagne surplombant la route, avec, à son sommet, quelques arbres faméliques.
Presque à la jonction de la montagne et de la route, une énorme main enserre la roche. On ne distingue que les phalanges, la paume et le bras qui sont cachés derrière le virage.
Au second plan, figurée en contre-bas de la route, une maison, dotée d’une tour, est lovée dans ce qui semble être une forêt.
L’arrière-plan représente une baie au bord de la mer et un ciel nuageux.
Ce
dessin est vraisemblablement la représentation de la baie de
Nice, vue de la grande corniche en venant de St Jean Cap-Ferrat.
Le
poème peut résonner dans le dessin,
en désignant la
route,
qui tourne et va à la rencontre du corps de cette main, comme
une métaphore
du rêve,
de l’hypnose,
de la psychanalyse,
qui permet de découvrir ce
qui était jusqu’alors interdit.
Château :
Annie
Le Brun a mis en évidence (Les Châteaux de la subversion,
« Folio essai ») l’importance du château ans la
littérature noire depuis la fin du XVIIIe siècle, lieu de
l’enferme-ment, du fantasme à l’intérieur de soi.
Les
surréalistes, grands amateurs de Sade, ne peuvent que souscrire. Ici
quatre châteaux (« Les tours du silence », « Le
château d’If », « Château abandonné », dont un
très explicitement érotique, « Les tours d’Éliane »,
qui ne joue cependant pas sur l’enfermement de la femme mais fait
de son corps une forteresse difficile à conquérir : « Un
espoir insensé / fenêtre au fond d’une mine ».
Notons que Breton, cité par Eluard dans Poésie
intentionnelle,
avance cette formule : « UN
CHÂTEAU A LA PLACE DE LA TÊTE ». La
forteresse métaphorise en effet l’espace dans lequel sont
enfermées les images et les possibilités sadiennes du désir.
Conclusion
Comme
on a pu le voir précédemment les lieux on une importance aussi
grande ou égale a plusieurs éléments dans cet œuvre tel que la
couture , la femme ou encore les rêves . Chaque lieu a une
signification particulière , ils n'ont pas était choisis au hasard.
Exposé : Sade et son influence sur "Les Mains libres" partie de Camille Rondeu (TL2)
SADE
ET SON INFLUENCE
INTRODUCTION :
Le Surréalisme est un mouvement
artistique révolutionnaire du XXème siècle. Celui-ci a pour but de
libérer la société de l'emprise de la morale chrétienne, dans
laquelle elle est enfermée. C'est ainsi qu'Eluard et Man Ray
publient, en 1937, le recueil de poèmes et de dessins Les
Mains Libres. Ce dernier se détache de la tradition puisque
c'est le texte qui illustre les images, et non l'inverse. Cette œuvre
se veut être l'expression de l'inconscient, des fantasmes et des
désirs. C'est en ce sens que les surréalistes admiraient le Marquis
de Sade. Ainsi, dans quelle mesure le recueil Les Mains Libres
est-il une œuvre inspirée de celle de Sade ?
I
– QUI ETAIT LE MARQUIS DE SADE ? POURQUOI EST-IL L'INICIATEUR
DU « SADISME » ?
a)
Le personnage
Nom :
Donatien Alphonse François
Titre :
Marquis de Sade
Date
de naissance : 1740
Date
de décès : 1814
Profession(s) :
Écrivain, philosophe
Religion :
Athée, comme il le montre dans son œuvre Dialogue
entre un prêtre et un moribond
(1782), et dans toutes celles qui suivront.
« Dieu
est absolument pour l'homme ce que sont les couleurs pour un aveugle
de naissance, il lui est impossible de se les figurer. »
(Marquis de Sade / 1740-1814 / Pensées)
(Marquis de Sade / 1740-1814 / Pensées)
« Un
de mes plus grands plaisirs est de jurer Dieu quand je bande; il me
semble que mon esprit, alors mille fois plus exalté, abhorre et
méprise bien mieux cette dégoûtante chimère. »
(Marquis de Sade / 1740-1814 / La Philosophie dans le boudoir / 1795)
(Marquis de Sade / 1740-1814 / La Philosophie dans le boudoir / 1795)
Autre :
Libertin
« Oui,
je suis libertin, j'ai conçu tout ce qu'on peut concevoir dans ce
genre-là, mais je n'ai sûrement pas fait tout ce que j'ai conçu et
ne le ferai sûrement jamais. Je suis un libertin, mais je ne suis
pas un criminel ni un meurtrier. »
(Marquis de Sade / 1740-1814)
(Marquis de Sade / 1740-1814)
Né
dans une famille aristocratique.
A
14 ans, il entre dans une école militaire dont il ressort capitaine,
et retourne à Paris en 1763.
Il
fréquente des actrices et des courtisanes, ce qui montre son goût
pour la luxure.
Cette
même année, en 1763, et peu de temps après son mariage, il est
emprisonné pour « débauche outrée ».
En
1768, il est de nouveau emprisonné pour « flagellation ».
En
1772 il est accusé d'avoir empoisonné une prostituée à qui il a
donné des dragées soit disant aphrodisiaques. Il est condamné à
mort par contumace, c'est-à-dire à l'issue d'un procès sans lui,
puisqu'il était en fuite à ce moment-là.
Il
est arrêté, mais s'évade et est finalement retrouvé. Il est donc
arrêté sous lettre de cachet du roi Louis XV.
En
1777, il se trouve incarcéré
dans le donjon de Vincennes, où il rédige le Dialogue
entre un prêtre et un moribond.
Durant
cette période, Sade écris pour échapper à l'ennui.
Il
est libéré en 1790 par la Révolution française, puisque le roi
étant destitué, ses lettres de cachet n'ont plus aucune valeur.
C'est à ce moment qu'il écrit les pétitions les plus
antireligieuses, puisqu'il prône, au côté des sans-culottes, un
État communiste bannissant tous les prêtres.
Ses
deux fils émigrent et sa femme obtient la séparation à cause des
violences conjugales que lui fait subir le marquis.
Il
se retrouve ruiné et essaie de gagner sa vie en faisant jouer ses
pièces de théâtre.
En
1793, il est de nouveau condamné à mort mais échappe à la
guillotine à cause d'une erreur administrative.
En
1801, il est encore une fois arrêté car ses écrits sont considérés
« outrageux » et dotés d'une extrême « violence
pornographique ». Il est donc interné à l'asile de Charenton.
Il y reste jusqu'à sa mort, même s'il était tout à fait lucide.
Il aura donc fait près de vingt ans de prison.
Le
marquis de Sade maîtrisait parfaitement la langue française et
alternait scènes pornographiques et dissertations philosophiques
dans ses œuvres.
C'est
d'ailleurs la raison pour laquelle elles ont longtemps étaient
censurées et « diabolisées » par l’Église. Elles ne
seront réhabilitées qu'au XXème siècle.
A cette période, on ne se concentre plus sur le « sadisme » et la pornographie, mais plutôt sur la critique de l'hypocrisie de la société que réalise Sade à travers ses ouvrages.
A cette période, on ne se concentre plus sur le « sadisme » et la pornographie, mais plutôt sur la critique de l'hypocrisie de la société que réalise Sade à travers ses ouvrages.
Il
défend les vices au nom de la nature.
Son
imagination est perçue comme l'envie de libérer l'Homme de ses
contraintes.
C'est
un des grands écrivains et philosophes français allant jusqu'au
bout de sa pensée, sans se préoccuper des conséquences qu'elle
engendre.
Extrait
de l'article « Sade, ou le plus athée des athées. »,
paru dans L'Humanité
le 24 août 2009, et écrit par la romancière Lydie Salvayre.
b)
Son œuvre
Pour
découvrir quelques œuvres de Sade, en version intégrale :
- La nouvelle Justine
- Histoire de Juliette
- Les 120 journées de Sodome
- Augustine de Villeblanche
- L'instituteur philosophe
D'autres textes de Sade, références
de sites sur sa biographie, réflexions sur son œuvre...
La
majorité de l’œuvre de Sade a été réalisée durant ses années
de prison à Miolans (1772-1790), La Bastille (1793-1794) et
Charenton (1801-1814). Elle exprime les contraintes qu'il a subies
tout au long de sa vie, et est un moyen de résister contre
celles-ci. Dans le fond, l’œuvre de Sade n'est pas organisée
autour de la sexualité, mais comme bouleversement de la société de
l'époque et de son ordre social. En somme, le libertinage de Sade
est un moyen de rompre avec les normes et les valeurs collectives
imposées par le système de l'Ancien Régime, de la Terreur et de
la période Napoléonienne.
Il
casse les les idéaux religieux, idéologiques, moraux et sociaux.
A
travers ses œuvres, Sade montre ce qu'il ne faut pas dire.
Il
remet en cause les limites de la société, de ses mœurs et du
corps.
Les
thèmes principaux sont la violence, la sexualité, la religion...
Le supplice d'Augustine dans Les
120 journées de Sodome :
La
découverte de l’œuvre sadienne se fait au Xxe siècle, par le
biais des surréalistes, portant leur attention sur l'imagination.
L’introduction
d’Encre
de sang revenait
déjà sur cette entreprise de réhabilitation qui vise à faire
oublier les « crimes » de Sade (p. 9) :
« Que
les surréalistes aient cherché à tout prix à relativiser les
crimes commis par Sade, que les penseurs de la Modernité se soient
désintéressés de sa biographie, ce sont des faits indéniables. Il
est certain aussi que le marquis de Sade viola, blessa, peut être
même tua […]. Mais qu’est ce que la criminalité probable
sinon avérée de Sade change quant à la possibilité et à la
manière de lire ses œuvres ? »
Une
vidéo sur Annie Le Brun, iniciatrice de l'exposition « Sade.
Attaquer le Soleil. »
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